FRENCH Hommage littéraire de Francis Bergeron au Professeur Robert Faurisson

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…..Hommage littéraire de Francis Bergeron au Professeur Robert Faurisson

Lire Faurisson à 17 ans
<francis.bergeron@present.fr>

C’était en 1970, l’année de la mort de Charles de Gaulle. Elève de terminale au lycée Saint-Exupéry de Fameck (Moselle), j’avais comme professeur de français un grand échalas, qui ne cachait pas son engagement à l’Organisation Communiste Internationaliste (OCI), un groupuscule trotskiste, celui-là même dont faisait partie Lionel Jospin à la même époque.

Ce professeur n’était pas dénué de qualités pédagogiques. Pour nous intéresser à Rimbaud, il nous fit lire « Voyelles », puis nous demanda à quoi correspondaient, selon nous, les couleurs associées aux voyelles (« A » noir, « E » blanc, « I » rouge, etc.). Chacun d’entre nous donna son interprétation, mais le sentiment général était que Rimbaud avait écrit… n’importe quoi.

Puis le professeur nous donna la bonne réponse : chaque voyelle représentait une partie du corps de la femme. Alors en effet voyelles, couleurs et strophes du poème, tout devint lumineusement clair. L’enseignant nous commenta avec passion l’étude de ce professeur Faurisson, qui avait découvert le secret de Rimbaud, caché derrière les mots.

« A » noir, « E » blanc, « I » rouge, « U » vert, « O » bleu : voyelles, Je dirai quelque jour vos naissances latentes…

« Le Monde » du 24 octobre, dans le portrait qu’il fait du professeur Faurisson, conteste jusqu’à son étude sur Rimbaud ! Il appelle à la rescousse l’écrivain (aujourd’hui très oublié) Etiemble qui, découvrant son interprétation érotique de Voyelles, avait qualifié Faurisson de… « polisson » ! Mais à relire le poème, un demi-siècle après cette découverte, il est évident que Faurisson avait raison.

***

[Précisons pour la bonne forme, si on ne lit pas l’article jusqu’au bout, que le professeur trotskiste en question n’est pas le Professeur Robert Faurisson, mais celui de Francis Bergeron!]

« Présent » du 25 octobre 2018, No 9225, page 4 www.present.fr

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……Artur Rimbaud, “Voyelles” (1871)

A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu: voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes:
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,

Golfes d’ombre; E, candeurs des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d’ombelles;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes;

U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d’animaux, paix des rides
Que l’alchimie imprime aux grands fronts studieux;

O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des [Mondes et des Anges]:
—O l’Oméga, rayon violet de [Ses] Yeux!

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