FRENCH Barbarossa

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SUR L’OPERATION « BARBAROSSA »

« L’attitude des Soviets pendant l’été 1940, le fait qu’ils avaient absorbé les pays baltes et la Bessarabie pendant que nous étions occupés à l’Ouest ne me laissait aucune illusion en ce qui touche leurs desseins. A supposer que j’en eusse conservé, la visite de Molotov, en novembre, eût suffi à les dissiper. Les propositions que me fit Staline, dès le retour de son ministre, ne pouvaient me tromper. Staline, cet imperturbable maître chanteur, voulait tout simplement gagner du temps et consolider ses bases de départ en Finlande et dans les Balkans. Il essayait de jouer avec nous comme le chat avec les souris.

Le drame pour moi, c’était l’impossibilité d’attaquer avant le 15 mai – et de toute façon, pour réussir du premier coup, il eût fallu ne pas frapper plus tard. Mais Staline eût pu déclencher beaucoup plus tôt cette guerre. Aussi bien, durant tout l’hiver, et particulièrement dès le printemps de 1941, je vécus dans l’obsession que les Russes n’en prissent l’initiative.

(…) Si j’ai dû prendre la décision d’en finir par les armes avec le bolchevisme, et cela le jour anniversaire de la signature du pacte de Moscou, j’ai le droit de penser que Staline avait pris une décision analogue à notre égard avant même de signer ledit pacte. »

(Adolf Hitler, Libres propos, 26 février 1945)

« Hitler croyait l’invasion inévitable, mais il ne pensait pas qu’elle serait imminente. Les troupes allemandes étant employées à des opérations secondaires, l’opération “Barbarossa” fut même reportée à plusieurs reprises. Elle commença enfin le 22 juin 1941. Hitler ne se rendit manifestement pas compte à quel point il avait eu de la chance. S’il avait repoussé son plan une nouvelle fois, par exemple au 22 juillet, il aurait très certainement fini la guerre bien avant 1945. Nombre d’indices tendent à prouver que la date fixée par Staline pour l’opération “ Orage ” était le 6 juillet 1941. »

(Victor Suvorov, Le brise-glace, 1989)

[Le dernier détail est contestable, et contesté. Voir le très bon livre de Boguslaw Woloszanski, Le choc des tyrans, éditions Jourdan, 2009. Selon cet auteur, l’attaque soviétique était prévue pour le printemps 1942, c’est pourquoi Staline ne cherchait qu’à gagner du temps en 1941.]

« Le but à long terme de Hitler était d’unir les Allemands dans un seul Etat, et de se diriger vers l’est, pour obtenir la terre et les ressources nécessaires pour produire un Reich de mille ans. C’est pourquoi il avait fait l’Anschluss avec l’Autriche, pris la Tchécoslovaquie, et pourquoi il était entré en Pologne, poussant les Français et les Britanniques à déclarer la guerre. Hitler se dirigeait vers l’Est, pas vers l’Ouest. Il ne semblait se diriger vers l’ouest que parce que les Alliés lui avaient déclaré la guerre. Mais, les Alliés étant battus à la fin de 1940, et l’Allemagne souffrant d’une crise de nourriture et de carburant de proportions épiques (en partie à cause de leurs propres politiques, et en partie du fait du blocus anglais), le besoin d’obtenir la terre et les ressources de l’Est allait croissant. C’est pourquoi, à la fin de 1940, Hitler ordonna à ses généraux de commencer la planification de l’invasion de l’Union Soviétique, parce que c’est dans cette direction qu’il allait : l’Est. »

(TIK, vidéo sur Youtube, « The Dunkirk Halt Order : An Alternative Hypothesis », 31 août 2020)

[Dans cette vidéo est évoquée une chose connue des historiens (mais qui n’en parlent jamais !) mais inconnue du grand public : les deux lettres d’Hitler à Staline, en décembre 1940 et mai 1941, déclassifiées par les autorités russes après la chute de l’URSS. La seconde lettre d’Hitler à Staline est évoquée à la minute 16:22. Voir http://worldwartwo.filminspector.com/2020/01/hitlers-two-letters-to-stalin.html (« TIK » est un Youtubeur britannique, spécialiste d’histoire militaire, dont les vidéos sont extrêmement populaires).]

« Hitler est un spécialiste de la désinformation. C’est un roi de la manipulation. C’est un prestidigitateur, littéralement. Il a fait noyer Staline, depuis le début de l’Opération Barbarossa, dans de fausses informations. Comment les trier ? Quand Staline reçoit l’information selon laquelle il y a 120 divisions sur sa frontière et, dans un même temps, qu’il y en a 120 face à l’Angleterre. Alors, qui Hitler va-t-il attaquer ? »

(Jean Lopez, Barbarossa, la guerre absolue, 2019).

« Vraisemblablement, comme Staline, il [Hitler] se fiait plus souvent à son intuition et à son instinct politique qu’à un froid calcul. Il rejeta les avertissements des généraux qui faisaient ressortir que la Wehrmacht n’était pas prête pour une nouvelle guerre. (…) Hitler ne pouvait pas remettre cette guerre à plus tard. (…) Remettre toute l’opération au printemps de 1942, c’était risquer de voir Staline frapper le premier. (…) La situation qui était celle de juin 1941 était le résultat de la course folle de deux puissances pour se mettre en état d’attaquer. Celle qui frapperait la première remporterait la victoire ! »

(Boguslaw Woloszanski, Le choc des tyrans, Jourdan, 2009).

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