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Lu sur le site du quotidien “La Croix” le 30 septembre 2010:
http://www.la-croix.com/La-Cour-federale-allemande-donne-raison-a-un-revisio
nniste/article/2441316/4077
La Cour fédérale allemande donne raison à un révisionniste
Par Michel VERRIER, à Berlin
La Cour constitutionnelle allemande essuie des critiques pour avoir réhabilité un historien faisant porter sur les juifs une part de responsabilité pour les persécutions qu¹ils ont subies.\
La plus haute instance judiciaire allemande a tancé mardi 28 septembre le Centre fédéral de formation politique de Bonn (BPB, alors Bundesentrale für politische Bildung), la référence en matière d¹éducation civique. Dans un jugement controversé, la Cour constitutionnelle donne en effet raison à l¹un des tenants du révisionnisme historique, Konrad Löw.
Dans un périodique du BPB édité en 2004, l¹historien prétendait notamment que la majorité des Allemands “sympathisaient avec les juifs persécutés sous le nazisme”. Découvrant après impression les termes exacts de sa contribution, le BPB l¹avait envoyée au pilon, adressant une lettre d¹excuse à ses lecteurs abonnés, et prenant ses distances en termes virulents à l¹égard de l¹auteur.
Konrad Löw avait alors porté plainte pour “atteinte à sa réputation d¹historien”. Il avait été débouté en 2006 par un tribunal administratif dont la Cour fédérale vient de casser le jugement. Selon elle, le Centre
fédéral aurait dû respecter “le droit intangible à la dignité de l¹historien” et mettre les formes pour critiquer ses thèses extrêmes, “au lieu de donner l¹impression que ses écrits méritaient seulement d¹être détruits, sans autre forme d¹argumentation”.
— La leçon de la Cour de Karlsruhe fait réagir —
“Soixante-cinq ans après la Shoah, on a donc le droit d¹écrire à nouveau que les juifs sont responsables des persécutions qu¹ils ont subies”, s¹insurge Heribert Prantl, plume réputée du quotidien “Süddeutsche Zeitung“.
Selon Konrad Löw, en effet, l¹antisémitisme n¹existait pas en Allemagne avant la République de Weimar (1919-1933) mais aurait été nourri par la participation des juifs aux révolutions communistes en Bavière, en Russie et en Hongrie.
La leçon infligée par la Cour de Karlsruhe fait également réagir Wolfgang Benz, professeur d¹université et spécialiste de l¹antisémitisme en Allemagne. Pour lui, “la persécution des juifs sous le IIIe Reich n¹aurait
pas pu se produire contre la volonté de la majorité de la population”. La thèse de Konrad Löw ne serait que le vieux mensonge répété au fil des générations.
— Konrad Löw se frotte les mains —
“D¹abord, les Allemands n¹auraient rien su des horreurs perpétrées contre les juifs, résume Wolfgang Benz. Ensuite, ils auraient majoritairement désapprouvé la politique antisémite. Et enfin, seule une petite bande de scélérats aurait pris le pouvoir de façon inexpliquée et serait à l¹origine
de tous ces crimes.”
Konrad Löw se frotte les mains dans les colonnes de l¹hebdomadaire “Junge Freiheit“, porte-parole de la “Nouvelle droite”. “Le Centre fédéral porte atteinte à la dignité de la majorité des Allemands lorsqu¹il affirme qu¹ils étaient au courant des persécutions endurées par les juifs sans en
avancer les preuves”, écrit-il. Une thèse que vient de cautionner la Cour de Karlsruhe.
Nous ferons une confession: nous ignorons tout de ce Konrad Löw. Mais cette décision est importante et plus important encore est le fait que le journal “La Croix” emploie le mot de “révisionniste”…
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