FRENCH Historien anglais David Starkey: « Les Blancs sont devenus noirs »

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English original: UK riots: It’s not about criminality and cuts, it’s about culture… and this is only the beginning

Le : 27 Aôut 2011

Scandale à la BBC « Le problème, c’est que les Blancs sont devenus noirs »

Dans son discours au parlement britannique réuni en session extraordinaire le 11 août, le premier ministre britannique, David Cameron, a condamné vivement les récentes émeutes qui se sont produites dans son pays.

Pour lui, il ne s’agit « pas de politique, ni de manifestations mais de vols ». La mort d’un homme, tué par la police à Londres, a été « utilisée comme excuse par des voyous opportunistes dans des gangs ». « C’est de la criminalité pure et simple. Et il n’y a pas d’excuse pour cela », a-t-il insisté. «On ne supportera pas cela dans notre pays », a-t-il prévenu.

Dès le lendemain, l’historien anglais David Starkey a déclenché une tempête de critiques en déclarant sur la chaîne BBC 2, au cours d’un débat sur les émeutes, que « les Blancs étaient devenus noirs ». L’historien s’est notamment appuyé sur le célèbre et très controversé discours d’Enoch Powell, Rivers of Blood (prononcé à une réunion de l’Association des conservateurs à Birmingham le 20 avril 1968) et a mis en cause le rôle de « la culture noire » dans les émeutes d’Angleterre.

[JdN: Effectivement, Powell l’a tenu le 20 avril de l’an 1968: http://en.wikipedia.org/wiki/Rivers_of_Blood_speech]

Le quotidien britannique, The Telegraph, dans sa livraison du 19/08/2011, a ouvert ses colonnes à David Starkey.
Polémia livre à ses lecteurs une traduction de son article, après avoir déjà mis en ligne deux communications sur le thème des émeutes en Angleterre.
Emeutes au Royaume-Uni : Il ne s’agit pas de criminalité ni de restrictions, c’est une question de culture… et ça ne fait que commencer

Accusé de racisme pour ses commentaires sur Newsnight à la suite des émeutes, l’historien David Starkey s’adresse sans mâcher ses mots à ceux qui ont tenté de le faire taire pour s’en être pris à la culture de gangster qui a fracturé notre société.

David Starkey

Son entrevue en anglais sur BBC-2


Quelle semaine! Ce n’est pas tous les jours que l’on est l’objet d’attaque personnelle directe de la part du chef de l’Opposition de Sa Majesté. Mardi, après avoir parlé des émeutes à son ancienne école, Haverstock Comprehensive, Ed Miliband était invité par un membre de l’auditoire à « réprimer» les opinions désormais tristement célèbres que j’avais exprimées sur le même sujet à l’émission Newsnight de vendredi dernier.

JdN: Ed Miliband, Juif, dont le grand-père lutta au côté de Trotski, chef de l’Armée Rouge, pour conquérir la Pologne. Pourtant, les Polonais, bien conseillés par un colonel francais au nom de Charles de Gaulle (dont il existe par remerciement une statue à Varsovie), repoussèrent les bolchéviques.

M. Miliband aurait pu répondre qu’il n’était pas d’accord avec ce que j’avais dit mais que dans une démocratie libérale il défendait mon droit de le dire puisque je n’avais aucunement enfreint la loi. Pas du tout, hélas. Au lieu de cela, David Miliband – fils d’un réfugié qui a fui l’Europe nazie pour préserver sa vie et sa liberté de pensée – a montré avec enthousiasme son accord avec la personne qui posait la question. Mes propos étaient « des propos racistes », a-t-il dit, « [et] les commentaires de ce genre devraient être condamnés par tout homme politique, par tout parti politique ».

Voilà des mots forts. Mais que veulent-ils dire ? Eh bien, les déclarations suivantes sont des citations mot pour mot de quelques-uns des principaux propos que j’ai tenus à Newsnight : « Une espèce particulière de culture de gangster, violente, destructrice, nihiliste est devenue à la mode. » « Cette espèce de culture du mâle noir [de gang] milite contre l’éducation. » « Ce n’est pas une question de couleur de peau, c’est une question de culture. »

« Dégoûtants et scandaleux », vraiment ? Dans ce cas, ceux qui sont d’accord avec Miliband doivent croire le contraire de tout cela. Ils sont donc convaincus que la culture de gang est personnellement saine et socialement bénéfique.

Mais alors, comment expliquer que les pédagogues noirs Tony Sewell et Katharine Birbalsingh défendent en substance mes propos sur la culture « gangsta », de même que Tony Parsons qui a écrit dans le Daily Mirror, quotidien socialiste, que « sans la culture de gang des Noirs de Londres, aucune de ces émeutes ne serait survenue – y compris celles d’autres villes comme Manchester et Birmingham où la plupart des émeutiers étaient blancs. »

Plus étrange encore est la conception qui semble être celle de Miliband selon laquelle, loin de militer contre la réussite scolaire comme je l’ai suggéré, « la culture de gang des Noirs de Londres » serait donc une pépinière de bourses d’études et d’apprentissage sérieux. Etrange, n’est-ce pas, que la librairie Waterstone ait été le seul commerce épargné lors des émeutes d’Ealing ? Et plus étrange encore que Lindsay Johns, cet écrivain métis et diplômé d’Oxford, mentor de jeunes à Peckham, plaide passionnément contre « cette acceptation insultante et dégradante » d’un faux jargon jamaïcain – ou « jafaican ». « La langue, c’est le pouvoir », écrit Johns, et utiliser « une grammaire de ghetto » rend les jeunes impuissants.

« Alors pourquoi », m’ont demandé certains de mes amis, « ne t’es-tu pas arrêté là ? » « Pourquoi a-t-il fallu que tu dises du député David Lammy qu’il “avait l’air d’un Blanc” » ? Ou des chavs (1) blancs qu’ils devenaient “noirs” » ? La réponse est que je croyais que ma présence à Newsnight était censée faire partie d’un large débat sur l’état de la nation. Au centre d’une telle discussion, me semble-t-il, il y a les réussites et les échecs de l’intégration en Grande-Bretagne au cours des cinquante dernières années. Et c’est à cela que j’ai essayé de répondre.

D’un autre côté, il n’y a aucun doute que mes remarques sur ce sujet ont provoqué une indignation particulière. On m’a accusé de condamner toute culture noire ; d’utiliser tour à tour culture blanche et culture noire pour désigner « les bons et les mauvais », et d’avoir dit que les Noirs ne pourraient s’en sortir qu’en rejetant la culture noire. En réalité, je n’ai rien dit de tout cela, et rien de ce que j’ai vraiment dit ne pouvait être interprété comme cela par quelqu’un d’impartial.

Au lieu de cela, j’ai essayé de souligner les très divers modes d’intégration en haut et en bas de l’échelle sociale. Au sommet, des Noirs qui ont réussi, comme David Lammy et Diane Abbot, se sont intégrés aisément dans ce qui continue d’être une élite majoritairement blanche : ils ont étudié à Oxbridge (2) et se sont dirigés vers des carrières style Oxbridge, comme celle de député.

Mais ils l’ont fait aux dépens d’une grande partie de leur crédibilité auprès des Noirs de la rue et des ghettos. Et ici, en bas de l’échelle sociale, l’histoire de l’intégration est à l’inverse ; c’est le « lumpen prolétariat » blanc cruellement connu sous le nom de « chavs » qui se sont intégrés dans la culture noire omniprésente « gangsta » : ils portent les mêmes vêtements ; ils s’expriment et écrivent dans le même jargon « jafaican » ; et, comme le montre leur participation aux événements récents, ils sont devenus aussi agressifs et séditieux.

C’est en essayant d’apporter une explication que j’ai été amené à commettre ce que tous mes amis sont d’accord pour qualifier de ma plus grande erreur : celle d’avoir cité Enoch Powell. Tactiquement, bien sûr, ils ont raison, puisque le discours de « Rivers of Blood » reste, même une quarantaine d’années après qu’il a été prononcé, une plaie non cicatrisée.

Malheureusement, ce discours et, plus encore, la réaction qu’il a provoquée sont aussi au cœur d’une bonne compréhension de nos mécontentements actuels. Car les opinions de Powell étaient très populaires à l’époque et les dockers de Londres avaient défilé pour le soutenir. La réaction des élites libérales, aussi bien dans le parti travailliste que dans le parti conservateur, qui venaient de mettre Powell en quarantaine, avait été unanime : on ne pourrait jamais plus faire confiance à la classe ouvrière blanche sur les questions raciales. Le résultat s’est traduit par une attaque systématique pendant plusieurs dizaines d’années : contre leur patriotisme perçu comme xénophobe, contre les symboles comme le drapeau de St Georges, et même – et de plus en plus – contre l’idée même de l’Angleterre.

Cette attaque a obtenu un succès étonnant. Mais elle a laissé un vide où devrait se nicher le sentiment d’une identité commune. Et pour un trop grand nombre, ce vide a été comblé par l’introduction des valeurs de la culture « gangsta ».

Considérons l’inverse. Une des choses les plus frappantes à propos des émeutes d’Angleterre, c’est les régions où elles n’ont pas eu lieu : le Yorkshire, le Nord-Est, le Pays de Galles et l’Ecosse. Ces zones contiennent quelques-unes des pires poches de chômage du pays. Mais elles se caractérisent aussi par un puissant sentiment d’identité et de différence régionales ou nationales qui dépasse toutes les classes sociales et les soude entre elles. Et c’est cela, j’en suis sûr, qui les a vaccinées contre la maladie de la culture « gangsta » et son cortège de violence aveugle.

L’Ecosse, dit béatement Alex Salmon, est d’une « culture différente ». C’est un fait, puisque les Ecossais sont autorisés – et même encouragés – à être aussi racistes qu’ils le veulent et à détester les Anglais avec une joyeuse désinvolture.

Je ne souhaite pas ici une xénophobie aussi débridée. Mais un sentiment de nationalisme anglais, nous devons le ressentir. Et ce nationalisme doit comprendre notre peuple tout entier : blancs, noirs, métis.

Toute notre histoire, heureusement, est traversée, comme d’un fil d’or, par un puissant courant de liberté. « L’air de l’Angleterre est trop pur pour qu’un esclave y respire », a déclaré à plusieurs reprises un avocat au procès de Somersett sur la légalité de l’esclavage en Angleterre, en 1772.

Nous devons concentrer notre attention sur la réparation de l’injustice plutôt que sur l’origine de l’injustice elle-même. La première guérit ; la seconde divise. Et nous en avons assez de la division. Il y a un dernier point. Si tous les gens de ce pays, noirs comme blancs, doivent entrer pleinement dans notre histoire nationale, comme je le souhaite vivement, ils doivent le faire selon les principes de la réciprocité. En d’autres termes, il faut que je sois aussi libre de discuter des problèmes concernant la communauté noire que les Noirs de pointer du doigt les Blancs, ce qu’ils font fréquemment et souvent à juste titre, et ce impunément.

Car l’autre héritage pernicieux de la réaction à Powell est le silence obligatoire qui est entretenu sur les questions de race. Le sujet est devenu tabou, pour les Blancs en tout cas. Et tout manquement a été puni d’ostracisme ou pire. Comme le montre la réaction hystérique à mes remarques, les spécialistes de la chasse aux sorcières ont déjà jeté leur dévolu sur moi sous la conduite de ce pilier de probité et de rectitude publique qu’est Piers Morgan, qui a réclamé sur Twitter que soit mis fin à ma carrière à la télévision dans les minutes qui ont suivi l’émission Newsnight.

Mais les temps ont changé. Powell devait prédire son « Tibre écumant de sang ». Nous, d’un autre côté, nous avons déjà expérimenté les feux de Tottenham et de Croydon. En outre, l’état d’esprit du public est différent de celui de l’électorat consentant et soumis des années soixante. Nous sommes désabusés. Nous en avons assez que les banquiers, les députés et certaines parties de la presse trichent et nous mentent.

Nous ne continuerons pas, je crois, à tolérer qu’on nous mente et qu’on triche avec nous sur les questions de race. Nous ne voulons pas d’un « Ne dites pas cela devant les enfants », nous voulons la sincérité.

Mais ça ne fait que commencer. Les émeutes sont le symptôme d’une profonde rupture au sein de notre corps politique et de notre sentiment d’identité nationale. Si la rupture n’est pas cicatrisée et si l’on ne retrouve pas le sens d’un but commun, elles se reproduiront – plus grandes, plus méchantes et plus fréquentes. Peut-on cesser de se quereller pour engager cette tâche de récupération et de reconstruction – tous ensemble ?

David Starkey
Historien et homme de télévision
The Telegraph
19/08/2011

Titre original :

UK riots: It’s not about criminality and cuts, it’s about culture… and this is only the beginning

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