FRENCH La Russie restera sur ses gardes envers Trump et la perfide Amérique, fille d’Albion

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Le futur vice-président sous Trump, Mike Pence, est un russophobe avéré, totalement Establishment,  qui succéderait à  Trump en cas de son assassinat.

L’offensive de charme de Trump : la Russie sur ses gardes


Bhadrakumar

Par MK Bhadrakumar “ Le 24 novembre 2016 “ Source Indian Punchline

Ironie du sort, c’est maintenant au tour du président russe Vladimir Poutine de reprendre ce que feu Ronald Reagan avait un jour conseillé à  propos des relations soviéto-américaines : «Faire confiance, mais vérifier». Poutine pourrait cependant introduire une légère modification : «Faire confiance, mais prudemment». Reagan a prononcé ces mots célèbres après avoir décidé qu’il pouvait faire des affaires avec Mikhaà¯l Gorbatchev “ en fait pour insister spécifiquement auprès de ce dernier sur les procédures étendues de vérification qui permettraient aux deux parties de surveiller la conformité du Traité sur les forces nucléaires à  portée intermédiaire signé le 8 décembre 1987.

Gorbatchev aurait répondu : «Vous répétez cela à  chaque rencontre», à  quoi Reagan a répliqué : «J’aime a.» Poutine doit avoir un échange jovial de ce genre avec le président élu américain Donald Trump, mais l’ambiance est frappante.

Poutine doit jauger que Trump fait juste des déclarations correctes à  propos des liens avec la Russie, la dernière étant son interview avec le New York Timesjeudi, où il a dit :

«J’aimerais pouvoir bien m’entendre avec la Russie et je pense qu’ils aimeraient bien s’entendre avec nous. C’est dans notre intérêt mutuel. Et je n’y vais pas avec une idée préconue, mais je vous dirai, je dirais “ quand on disait pendant la campagne que Donald Trump aime Poutine, et Poutine aime Donald Trump, j’ai dit, ouais, ce serait bien, je l’ai dit face à  des milliers de gens, ne serait-ce pas bien que cela se passe vraiment comme on l’a dit, ne serait-ce pas bien si nous nous entendions effectivement avec la Russie, ne serait-ce pas bien si nous nous attaquions ensemble à  ISIS, qui en plus d’être dangereux, coà»te très cher, et d’ailleurs, ISIS n’aurait jamais dà» être autorisé à  exister, et que les gens se lèvent et me donnent un coup de main massif. Vous savez qu’on pensait que c’était mal que je m’entende avec Poutine ou que je croie fermement ce serait positif si nous pouvions nous entendre avec la Russie. C’est une grande chose que nous puissions nous entendre non seulement avec la Russie mais avec d’autres pays.»

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Mais ensuite, Trump n’a pas osé appeler cela une saine remise à  zéro, plaidant que la réticence est admise «après ce qui s’est passé auparavant» (sous l’administration Obama). Trump a réussi à  donner une impression de bonhomie, d’alchimie personnelle et de lutte contre ISIS “ rien de plus, rien de moins.

En tout cas, Moscou vient de faire deux annonces importantes, qui vont dans le sens de renforcer la dissuasion stratégique de la Russie contre tout mouvement militaire belliciste des États-Unis. Premièrement, Moscou a annoncé mardi dernier le déploiement de missiles sol-air de pointe S-400 et de missiles nucléaires Iskander à  Kaliningrad en réponse au renforcement des capacités militaires de l’OTAN aux frontières occidentales de la Russie.

Les analystes militaires considèrent le système Iskander comme supérieur à  tous ses analogues américains ou étrangers en termes de mobilité stratégique, de furtivité, de mission de vol et de capacité à  remplir des missions de combat sous le feu et les contre-mesures électroniques. Effectivement, toute l’Europe devient maintenant une cible facile. La durée de vol d’un Iskander de Kaliningrad à  Berlin sera à  peu près de trois minutes.

Sur le plan politique, la Russie surveille l’OTAN, ce qui signifie surveiller l’administration étasunienne. Poutine a laissé entendre récemment dans une interview avec Oliver Stone que les décisions de l’OTAN sont prises à  Washington.

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Deuxièmement, mardi, les médias russes ont révélé le déploiement de systèmes de missiles côtiers sol-mer dernier modèle, dénommés Bal et Bastion dans les à®les Kouriles contestées de l’Extrême-Orient. Le Bal a une portée de 130 kilomètres et le Bastion de 300 kilomètres.

Moscou maintient que le déploiement ne devrait pas nuire aux pourparlers avec Tokyo pour la signature d’un traité de paix. En effet, le déploiement aux Kouriles doit être vu dans le contexte de l’essai par les États-Unis d’un missile intercepteur conu avec l’aide de la technologie japonaise, ainsi que de l’essai du missile standard SM-3 américain et du système de défense antimissile AEGIS.

La coopération américano-japonaise dans la défense antimissile est censée être uniquement dirigée contre Pyongyang, mais Moscou rejette cet argument comme spécieux. Bien sà»r, le déploiement dans les Kouriles est une rebuffade pour le Japon et un signal à  Tokyo que Moscou ne fera aucune concession territoriale, mais sur le plan stratégique, c’est le positionnement américain dans l’Extrême-Orient russe “ sous le prétexte de la menace nord-coréenne “ et l’alliance du Japon et des États-Unis qui préoccupe la Russie. (Lire un commentaire russe : Russia-Japan Territorial Dispute: Security, Defense Missile Issue Come First.)

Fait intéressant, le Kremlin s’est empressé de rechercher la compréhension du Japon. Poutine doit s’y rendre le 15 décembre.

Ces déploiements russes dans ses zones frontières occidentales et orientales ont été mis en place même avant que Poutine et Trump ne se rencontrent. à€ l’évidence, Moscou s’attend à  ce que la normalisation des liens avec les États-Unis prenne du temps. Le porte-parole du Kremlin a dit mercredi : «Nos relations bilatérales sont au plus bas donc il est difficile de les rendre pires, mais nous espérons assurément la reprise d’un dialogue (avec la présidence de Trump) et nous allons entamer un processus lent et difficile pour faire reprendre un cours constructif à  nos relations.»

L’élément important est que Moscou sera prudent. Malgré les signes prometteurs émis par Trump jusqu’à  présent “ y compris son interview auTimes “, il doit vaincre la résistance acharnée des milieux de l’establishment américain dans la politique étrangère et stratégique et dans l’idée même d’améliorer les relations avec la Russie. La timidité de Trump à  utiliser le mot de «remise à  zéro» pour caractériser ce qu’il a à  l’esprit, sera remarquée à  Moscou.

MK Bhadrakumar

Traduit par Diane, vérifié par jj, relu par Cat pour le Saker francophone

 

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