Macron chez le Pr Raoult
Emmanuel Macron a rencontré le professeur Raoult jeudi à Marseille.
Il met ainsi un terme officiel à la campagne de dénigrement du scientifique, une campagne issue des rangs « progressistes ». Ce n’est pas la première fois que Macron est obligé de monter au créneau pour faire cesser des campagnes hystériques de son camp. Mais dans l’affaire Raoult, il était vraiment temps, car la quasi-totalité des Français se demandait : pourquoi tant d’indulgence pour l’incompétence de ses ministres et tant de haine à l’égard de ce chercheur ? Le même jour, Marine Le Pen était sur Europe 1, sur les mêmes thèmes. Elle a surfé sur la crédibilité et la constante de son discours.
La question reste posée : pourquoi le camp progressiste a-t-il manifesté tant de haine à l’égard de Raoult ?
C’est que Raoult a commis deux péchés, semble-t-il : d’abord il n’est pas au moule de notre intelligentsia, il n’est pas issu de ses rangs. Ensuite, dans sa communication personnelle, il ne respecte pas les codes habituels.
Mais pour le gouvernement, la situation était devenue paradoxale et dangereuse : face au virus, c’est le professeur Raoult, et non Macron, qui suscitait un consensus, une sorte d’union nationale autour de sa personne.
Didier Raoult capitalisait, depuis plusieurs semaines, la sympathie des Français, parce qu’il leur redonnait espoir, et qu’il tenait un langage cohérent, ferme, constant, à l’exact opposé de celui du gouvernement.
Jeudi après-midi le président a donc débarqué (à la surprise de certains ministres, qui se sont sentis carrément déjugés par ce déplacement) à l’IHU de Marseille. Il a rencontré le professeur Raoult, le promoteur « controversé » (selon l’appellation officielle) de la chloroquine. Par ce geste spectaculaire, Macron accomplit un virage à 180 degrés, se rallie en quelque sorte à la formule du sénateur Retailleau : « Quand on est en train de mourir, que risque-t-on à essayer ? », et à celle de Raoult lui-même :
« La seule chose importante en médecine, c’est l’efficacité. »
Taux de réussite de 91 %
L’un des griefs faits à Raoult par les « progressistes » était que ses tests avaient jusqu’à présent été opérés sur des échantillons de population trop petits. Or l’IHU de Marseille qu’il dirige vient de réaliser une nouvelle étude, sur 1 061 patients, avec un taux de réussite de 91 %, selon un premier décompte. Au pic de l’épidémie, son boycott par les « progressistes » devenait intenable.
Au même moment, Marine Le Pen était sur Europe 1. Elle a rappelé la navigation à vue et l’impréparation du gouvernement, et listé les positions de son parti : endiguement, tests massifs, fermeture des frontières pour empêcher l’arrivée de contaminés, confinement « en quarantaine », autorisation d’utilisation de la chloroquine, autosuffisance pour la fabrication de masques, recours aux médecins de ville, etc.
Il est facile, a posteriori, de dresser la liste de ce qu’il aurait fallu faire, mais le point fort de la présidente du RN, c’est qu’elle avait tenu ce discours dès l’origine, et sous les quolibets. Elle fut aussi la première et même la seule à préconiser le report du premier tour des municipales.
Pour paraphraser Didier Raoult, Marine Le Pen, sur ce dossier qui va marquer la vie des Français pour des années, dit tout simplement que « la seule chose importante, en politique, c’est l’efficacité ». Si l’efficacité n’a pas été au rendez-vous, la note est en principe éliminatoire. •
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